En prenant connaissance de la tragédie qui s’est déroulée au Fort de la Fourche au mois de mars 1811, on se doit de se demander qui exactement était ce François Pilon qui y a péri avec trois autres employés de la Compagnie du Nord-Ouest.  Compte tenu que les Pilon étaient déjà au pays depuis la fin des années 1600, plusieurs générations de Pilon avaient eu le temps de créer beaucoup de petits François!

Dans une étude antérieure où nous avons dépouillé les Rapports de l'Archiviste de la Province du Québec pour les engagements de voyageurs Pilon, cinq instances de François Pilon ont été inventoriés (suivez ce lien).   De plus, dans les mêmes Rapports, on a repéré un François Pilon de la Pointe-Claire qui faisait partie d'un équipage au service du Sieur d'Ailleboust qui avait reçu un congé de traite en 1743 pour aller au poste de La Baie.  En plus de ce premier François Pilon, on pourrait suggérer qu'il y a au moins trois individus représentés parmi ceux qui signèrent des engagements.  D'abord, un premier François Pilon était actif à la fin des années 1750, soit à la fin du régime français.  Il y eu un délai de 30 ans avant qu'un autre François Pilon ne s'engage en 1788 pour travailler dans les pays d'en haut.  Enfin, une autre trêve dura jusqu'en 1803 lorsqu'un François Pilon s'engagea devant un notaire avec MacTavish, Frobisher & Co., une des firmes partenaires de la Compagnie du Nord-Ouest.  

Cependant, certains paramètres s’imposent pour étudier cette question.  Par exemple, il va sans dire que ceux qui traversaient le continent pour faire la navette entre Montréal et les postes les plus éloignés, tel le Fort de la Fourche, ces gens devaient être parmi les plus hardis des voyageurs disponibles à la compagnie.  On avait donc avantage à choisir parmi les plus jeunes, les plus robustes et les plus forts.  Mais il ne fallait pas se limiter aux aptitudes physiques car ils devaient aussi posséder de la sagesse et de l’expérience.  De telles caractéristiques étaient essentielles pour entreprendre un voyage aussi si long et passer peut-être des années loin de chez eux et parmi des peuples dont les mœurs et coutumes étaient très différents des leurs.  En conséquence de toutes ces considérations, on peut suggérer que notre François aurait eu entre 20 et 35 ans, donc né entre environ 1775 et 1790.  

Peut-être ce François était-il marié et peut-être avait-il des enfants.  Cependant, les registres paroissiaux seraient muets tant qu’à sont sort; il n’aurait pas d’acte de sépulture.  En d’autres mots, il n’y aurait pas de décès connu pour cet individu, ou du moins il n’aurait jamais été enregistré par son ancien curé.

C’est avec ces contraintes que Jean Pilon et Robert M. Pilon, partenaires du Pilon International, se mirent à la tâche d’identifier le ou les François Pilon parmi lesquels se trouvait probablement celui qui mourut de faim au Fort de la Fourche avec ses amis Louis LeMay dit Poudrier et son fils, ainsi que William Henry.

La réponse ne tarda pas à venir et trois François Pilon qui rencontraient les exigences de notre requête ont émergé de la base de données de plus de 50,000 noms.  Les voici :

François Pilon, fils de Joseph Marie Pilon et de Geneviève Guérin/St-Etienne.
Né le 26 mai, 1778 à Les Cèdres, comté de Soulanges, Québec.
Il avait une sœur et quatre frères, dont un, Jean-Baptiste, avait épousé Catherine Ganwacennaiens, une Iroquoise.

François Pilon, fils de Joseph Pilon et Marie-Louise Riel/L’Irlande.
Né le 11 septembre, 1786 à Berthierville, comté de Berthier, Québec.
Il avait quatre frères et cinq sœurs.  Il n’est pas un bon candidat en dépit du manque de date de décès puisqu’un second François naquit dans cette famille en 1795, nous laissant croire que le premier François décéda avant 1795.

François Pilon, fils de François Amable Pilon et Madeleine Périneau.
Né le 25 juin, 1787 à Pierrefonds.
Il avait trois sœurs.

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Des Pilon se rendent à la Fourche du Mackenzie en 2002

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