Il est difficile de déterminer avec précision le taux de participation des Canadiens d'origines française, aux rangs du Corps expéditionnaire canadien de la Première Guerre mondiale.  Nos textes d'histoire nous racontent, avec justesse, que les Canadiens-français n'étaient pas enthousiastes pour cette guerre que certains considéraient être l'affaire de l'Angleterre.  En même temps, les relations entre Canadiens-français et leurs concitoyens de langue anglaise, au début du XXième siècle étaient tendues. Rappelons l'imposition du Règlement 17 en Ontario en 1912 qui prohibait l'utilisation de la langue française comme langue d'instruction dans toutes les écoles de cette province après les deux premières années d'école.  Il faut donc approcher la question de la participation des francophones en tenant compte de ce climat empoisonné.

En 1964, le Col. G.W.L. Nicholson publia l'histoire officielle du Corps expéditionnaire canadien.  Un passage dans ce document volumineux est digne de citation dans le présent contexte:

It is impossible to authenticate the various "statistics" concerning French-Canadian enlistments that were bandied about in the press and on the public platform during this period and since. In official military records all Canadian-born were treated alike as "Canadian". When attesting a man on enlistment into the Canadian Expeditionary Force no attempt was made to establish his nationality beyond recording the country of his birth. The only question on the Attestation Form bearing directly on this point read: "In what town, township or parish and in what country were you born?" Thus when Sir Robert Borden gave the House of Commons figures "furnished to me by the Department of Militia and Defence", showing that up to 31 March 1918 there had been despatched overseas, 147,505 Canadians born "of British descent", and 16,268 Canadian-born "of French descent", the accuracy of his information must be questioned. (Nicholson, Canadian Expeditionary Force 1914-1919, 1964:317)

La base de données, développée par le Pilon International (que l'on peut consulter en suivant ce lien), portant sur les Pilon et Pillon du Canada qui ont revêtu l'uniforme canadienne pendant la Première Guerre mondiale tend à soutenir la thèse du Colonel Nicholson et de plus, nous offre une façon de nuancer les chiffres avancés par le premier ministre Borden afin de suggérer un estimé plus représentatif et fiable du nombre de Canadiens-français portant des armes entre 1914 et 1919.

Analyse
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