Léon Pilon et l'expédition du Nile 1884-1885 |
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Au début des années 1880, l'Angleterre s'embarqua
à contrecoeur dans les affaires internes de l'Égypte.
La raison principale étant leur besoin de protéger, à
tout prix, l'accès au Canal de Suez et la route de la Mer Rouge
vers l'Inde. La stabilité du gouvernement égyptien
était menacée dans la partie sud du pays qu'il contrôlait,
effectivement le Soudan. Là, Mohammed Ahmed, se proclama le
personnage messianique depuis longtemps attendu, le Mahdi, et se
déclara le représentant ou le guide vers Dieu. Il prêcha
l'indépendance et commença à attaquer les troupes
égypitiennes campées au Sudan. Éventuellement l'Angleterre envoya le Général
Charles "Chinese" Gordon pour superviser, à titre de gouverneur-général,
le retrait des garnisons égyptiennes et l'établissement d'un
gouvernement responsable au Soudan. Toutefois, avant que le plan
de Gordon prenne effet, Khartoum, la capital, fut assiégée
par les partisans du Mahdi. La fierté britannique exigea,
non, ordonna que toutes les tentatives soient faites pour secourir Gordon,
un héro de guerre britannique. Le Général Garnet
Wolseley (oui, du soulèvement célèbre en 1870 à
la Rivière Rouge au Canada) fut mis en charge the l'expédition
britannique pour sauver son vieil ami Gordon. L'utilisation de Wolseley d'indigènes et de "voyageurs" canadiens-français pour emmener ses troupes the Thunder Bay à la Rivière Rouge en 1870 avait suscité une grande admiration quant à leur habileté à naviguer les eaux dangereuses. Comme la route terrestre à Khartoum à travers de grandes étendues désertiques vers la Mer Rouge s'avérerait trop difficile pour l'approvionnement et le maintien, Wolseley recommanda de monter l'armée par le Nile. Ce plan s'appuyait sur l'expertise des Voyageurs canadiens.
Tandis que l'utilisation des Voyageurs affectés au commerce
des fourrures, était en 1884, une chose du passé, les navigateurs
des rivières furent à ce moment surtout affectés au
commerce du bois. C'est pourquoi, reconnus comme voyageurs, Wolseley
embaucha près 400 Canadiens habitués aux transports de billots
sur les rivières difficiles (les draveurs) et aux chantiers
(hommes de chantiers). Ils furent recrutés surtout à
Trois-Rivières, Caughnawaga (une communauté Mohawk sur la rive
sud du St-Laurent, opposé à Montréal, maintenant connue
sous le nom de Kahnawake), au Manitoba et dans la vallée
de l'Outaouais. L'un de ses bûcherons de la vallée d'Ottawa
était Léon Pilon, âgé de 29 ans en 1884 (Stacey
1959:262) quand il signa un contrat de mois de service et d'aventure pour
un pays dont il n'avait probablement jamais entendu parler: la lointaine
Égypte. "Sans eux, la descente de la rivière aurait été impossible. Officiers et équipiers, ils travaillèrent avec une énergie croissante sans aucune préoccupation du danger."Depuis leur arrivée à Alexandria à bord du Ocean King le 7 octobre, 1884, ils travaillèrent pendant 5 mois complets, dirigeant, enlignant, poussant à la perche et effectuant des portages jusqu'au haut de la rivière à Korti où Wolseley établit des quartiers généraux d'avant-garde. En Janvier 1885, il devint évident que l'expédition n'atteindrait pas Khartoum avant l'expiration, le 9 mars, du contrat de 6 mois avec les Voyageurs. Ils avaient rempli leur obligation et la plupart était prêts à revenir au Canada. Néanmoins, un surprenant 89 décidèrent de tenir jusqu'au bout. "Je tiens à consigner par écrit, non seulement mon opinion personnelle, mais aussi celle de tous les officiers reliés au commmandement et à l'entretien des colonnes de bateaux, que les services des ces voyageurs ont été de la plus grande valeur, et plus encore, que leur conduite constante a été excellente. Ils se sont mérités une très grande réputation au sein des troupes du Nile." Adjutant Général Garnet Wolseley "Si vous aviez vu nos canadiens, vous en auriez été réellement orgueilleux; les officiers en charge en sont ébahis...A l'heure où je vous écris, toutes les chaloupes qui étaient rendues à Assouan sont montées, et je suis certain qu'il y en a plusieurs qui sont déjà rendues à Dongola. Le colonel Butler, qui se trouve commandant de notre campement, disait hier que c'était extraordinaire de voir la rapidité avec laquelle marche l'expédition depuis que les canadiens sont arrivés; et nous sommes d'autant plus surpris de ce compliment que nous trouvons que l'ouvrage ne nous a pas forcés. Il nous a seulement procuré un délassement." Louis Hylas Duguay de Trois-RivièresLe 28 janvier, des unités pilotes de l'expédition apprenaient que Gordon était mort moins de deux jours plus tôt soit le 25 janvier. L'objectif de tant de travail et de pertes de vie s'était dissipé. Bientôt, l'armée de secours en entier redescendrait la rivière dont la montée avait réclamé tant d'effort. "l'embauche des "voyageurs" fut acclamée comme un succès. Sans eux, il est douteux que les bateaux aient pu monter , et il est certain que s'ils avaient pousuivi, ils auraient pris beaucoup plus de temps à accomplir la tâche, et les pertes de vie auraient plus nombreuses." Officier britanniqueLéon Pilon a rempli son contrat. Les canadiens furent couverts d'éloges. Tous reconnurent que sans eux l'expédition n'avait aucune chance de se rendre si près de l'objectif. Léon fut l'un de ceux qui décidèrent de ne pas revouveler leur contrat et de revenir à la maison. À Assiout, ils montèrent à bord d'un train en direction du Caire. Durant ce voyage, plus précisément le 4 février 1885, Léon et William O'Rourke, également du contigement d'Ottawa, tombèrent du train et furent écrasés par ses roues. On a pas consigné par écrit les détails de cet accident tragique. Sources: MacLaren, Roy 1978 Canadians on the Nile, 1882-1898. University of British Columbia Press, Vancouver. Stacey,
C.P. éditeur Un grand merci à Robert M. Pilon, président fondateur de l'Association des Pilon d'Amérique, qui assura la traduction en français de ce texte sur Léon Pilon. |