 Le Sergent de section François Roland Joseph Pilon
(R/90867)
est décédé tôt le matin du 17 avril, 1943,
lorsque le Halifax II, bombardier à 4 engins dans lequel il
volait fut atteint et s'écrasa en Picardie
(Aisne) au nord-ouest de la France. Le soir qu'il est mort, il servait
de
navigateur pour le bombardier BB-343, identifié par le code
EQ-X,
du 408e Escadron de l'Aviation royale du Canada (RCAF).
Ce vol aurait été seulement son quatrième vol de
combat; il avait moins de 20 d'expérience contre l'ennemi, tous
à partir de la base Leeming Station de la RAF (suivez ce lien pour en apprandre
davantage sur Leeming Station).
En effet, sauf pour le pilote W.O. Joseph Jacques Afred Guay (14 vols
avant
celui-ci) et un mitrailleur, Sgt. Irving MacDonald qui en était
à sa troisième excursion armée contre l'ennemi. Tous les autres aviateurs à bord du EQ-X étaient sur leur
quatrième vol. Conjointement
avec d'autres équipages des escadrons 408 et 419 de la RCAF
ainsi
que des éléments de l'Aviation Royale (RAF), la mission
de
ce soir était de détruire l'industrie d'armement Skoda
dans
la ville tchèque de Pilsen en échappant plus de 130,000
livres d'explosif. Malheureusement l'attaque eu lieu un soir de pleine
lune et
tourna
mal. Toutefois le plan d'attaque était compliqué et
la confusion reigna. La tragédie s'amplifia. On
manqua complètement la cible et on perdit un nombre record
d'équipages; 36 avions sur les
327 participants, soit 11 pourcent.
Peter W.
Cunliffe, auteur du livre A Shaky Do, The Skoday works raid 16/17th April 1943 (2007), a entrepris des recherches approfondies sur
le Raid de Pilzen. Il a très gentillement partagé
des informations concernant le EQ-X :"Les autorités locales
françaises ont rapporté au Ministère de
l'Intérieur qu'il a eu un écrasement d'avion le soir du
16/17 avril 1943 à 4h45 du matin dans un pré
appelé "le calvaire St. Germain". À 7h le
bombardier brulait toujours. " Madame Marcelle Pilon
née Dignard, la belle-soeur de Roland (suivez
ce lien pour voir l'archive de documents ayant trait
à Roland
et qu'elle a gracieusement consenti à partager avec nous).
On y trouve plusieurs lettres dont une de Monsieur Edgar Guay, le
frère du pilote Jacques Guay. Il avait effectué un
voyage dans le nord de la France où il avait rencontré
des villageois de Lesquielles qui lui décrivirent les
évènements de ce matin auxquels ils furent témoins
oculaires. Dans ce villages, ces aviateurs sont de vrais
héros car le village aurait facilement pu être
frappé par leur écrasement, mais leurs efforts ont
évité cette catastrophe. En 2006 des aînés du village qui avaient témoigné les évènements de ce soir-là préservaient toujours cette compréhension. Tel était leur
respect pour leurs cousins canadiens et leurs amis de la RAF, que la
communauté a érigé un monument à leur
mémoire à l'endroit du désastre (suivez ce lien pour
voir des photos du monument
érigé à l'endroit de l'écrasement dans le
nord de la France). Le village d'origine de Roland Pilon érigea un mémorial aux jeunes de leur
communauté qui périrent lors de la Deuxième Guerre
Mondiale (suivez
ce lien pour voir des photos de ce mémorial).
L'histoire de Roland Pilon commence sur
les rives ontariennes de la rivière des Outaouais, dans le petit
village de Rockland où il est né le 2 décembre,
1916 (notez bien qu'il signait son nom 'Roland' avec un seul "L" malgré que dans son dossier de personnel on voit souvent 2 lettres "L"). Ses parents Monsieur Pilias Pilon et Madame Aurelie Pilon
née Bourgon eurent 7 enfants (suivez ce lien pour voir la
généalogie de François Roland Joseph Pilon).
Roland était un gradué de
l'université d'Ottawa et avait déjà
commencé à enseigner l'école séparée à Cochrane dans le Nord ontarien avant de
s'enroler le 28 juin 1941 à North Bay dans l'Aviation royale du Canada (vous pouvez examiner son dossier de personnel qui se trouve à la Bibliothèque et Archives du Canada en suivant ce lien). Suivant sa
formation militaire de base, Roland s'enrolla dans le
Cours no.39 de l'École d'observateur aérien no.4 à
Crumlin, Ontario, situté près de London, Ontario.
Là on lui enseigna les connaissances nécessaires pour
permettre à son bombardier d'atteindre l'objectif et, plus
important encore, de retrouver sa base (suivez
ce lien pour
accéder au livre souvenir préparé par les
étudiants du Cours no.39 - en anglais seulement).
Aujourd'hui, Roland
Pilon repose dans le Cimetière
communautaire de Liesse avec ses camarades du EQ-X (appuyez ici pour voir une carte de la
France indiquant l'emplacement de Liesse): Adj1 J. Guay (RCAF), Sgt H.
Fill (RCAF), Sgt/sect L. Haines (RCAF), Sgt
R. Winter (RAF), Sgt/sect I. MacDonald (RCAF) Sgt A. Gielty (RAF).
Plusieurs autres
équipages de bombardiers se trouvent dans la section du cimetière
réservée aux soldats du Commonwealth, y inclu l'oncle
de Chuck
Jonasson qui a très gentillement partagé ses photos
de l'endroit avec nous (suivez
ce lien pour voir les photos du cimetière communautaire de
Liesse et la tombe de Roland Pilon).
 Trois autes bombadiers Halifax du 408e Escadron périrent également
ce soir-là. Le bombardier EQ-D s'écrasa dans le
nord-est
de la France (Meuse), le bombardier EQ-W dans la région des
Ardennes
du sud-est de la Belgique et le bombardier EQ-R tomba en
Allemagne (Suivez ce lien pour en apprendre davantage sur les autres pertes alliés survenues lors de cette attaque) .
En 2006, Jean-Luc Pilon et Thomas Pilon se sont rendus à Lesquielles-St-Germain afin de rendre hommage aux membres de l'équipage du BB-343. En visitant le mémorial érigégé par la communauté, ils aperçurent un fermier qui labourait le champ tout juste à côté du cimetière communautaire. Monsieur Arnaud Béthune leur a partagé toutes ses connaissances sur l'écrasement du bombardier et leur a même donné le nom d'un témoin oculaire de l'écrasement qu'ils visitèrent ; Monsieur Raymond Bondon. Jean-Luc et Thomas se sont aussi rendu aux cimetiére où sont enterrés les membres de l'équipage. Là, ils ont présenté les médailles de service de François Roland Pilon. Une courte vidéo a été produite pour se souvenir de ce voyage mémorable et perpétuer le souvenir de ces héros. Vous pouvez la vidionner en suivant ce lien.
Un grand merci à feu Robert M. Pilon pour la
révision
du texte français. Cependant, je me réserve toutes
responsabilités
pour les erreurs qui peuvent encore s'y trouver.
Je me dois de souligner de façon particulière la
générosité de Madame Marcelle Pilon qui m'a
chaleureusement donné accès à ses souvenirs et
documents.
Jean-Luc Pilon
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