Sergent Bernard Gaston Pilon
Les Fusiliers du Mont-Royal
C103386
31/7/1925 - 30/3/1945



Fusiliers du Mont-Royal


Bernard Gaston Pilon était un jeune homme du petit village ontarien de Rockland, situé à quelques milles en aval de la capitale du Canada, Ottawa, sur les rives de la rivière des Outaouais  (suivez ce lien pour connaître la généalogie de Bernard Gaston Pilon jusqu'à ses ancêtres en France).  Il n'était pas académicien et avant l'âge quand la plupart de ses confrères finissaient l'école secondaire, il avait déjà passé par plusieurs emplois, ayant quitté l'école formelle après la sixième année.  Selon son document d'attestation rempli en 1943 qui est toujours préservé à la Bibliothèque et Archives Canada, il a été un apprenti plombier pendant 2 mois et demi, a travaillé sur la ferme de ses parents, a travaillé dans un restaurant et pendant neuf mois travailla dans une usine de fils de soie à Montréal.  Mais il est évident qu'aucun de ces emplois ne l'a passionné.  Alors, lorsqu'il a eu la chance, il se présenta dans un bureau d'enrôlement de l'Armée canadienne.

Le 22 avril, 1943, le Lieutenant D.A. Davidson décrit Bernard Gaston Pilon (mesurant 5 pieds 3 pouces, pesant 120 livres, et ayant des cheveux et yeux bruns ainsi qu'un teint moyen) de la manière suivante:

“Un Canadien français court et mince.  Disposition agréable.  S'est rendu à la sixième année (Ontario); capacité d'apprendre limitée.  Est bilingue.  Son dossier de travail n'est pas satisfaisant et suggère une certaine instabilité - il a une tendance vers la nostalgie.  Cependant, il déclare aimer l'idée d'être dans l'armée.  Il pourrait devenir un soldat acceptable.  Il paraît apte pour l'infanterie.”

Avec ces quelques mots, le sort de Bernard Gaston Pilon était fixé.  Il deviendrait un soldat canadien.  Il irait outremer, aider à briser le joug que Hitler avait imposé sur l'Europe et ce faisant, il y laisserait sa vie.

Bernard Gaston Pilon fut envoyé d'abord à Cornwall en Ontario pour son cours élémentaire BTC #31.  Le 29 juin, 1943 il arriva à Valcartier, Québec où il commença son entraînement dans le cours A-13, CITC comme soldat d'infanterie.  Enfin, le 11 août, 1943 il fut déclaré prêt à entreprendre son service outremer.  Cependant, à une minute avant minuit ce jour-là, il ne répondait pas à l'appel et s'absenta jusqu'au 11 mars, 1944 lorsqu'il fut arrêté dans son village natal de Rockland en Ontario.

Il est difficile de comprendre cette période d'absence sans permission, surtout en tenant compte de sa conduite suivant son retour à Valcartier en mars 1944 lorsqu'il reprit son entraînement.  Pour une seconde fois, en mai, 1944, on le déclara apte pour le service actif:

“Interviewé par A.E. de façon régulière après quatre semaines de formation avancée on ne pouvait pas l'envoyer outremer en raison de son âge.  A présent, il est en train de suivre une deuxième formation et il dit progresser de façon satisfaisante en dépit d'être un peu handicapé par la bronchite.  Infantry Rifleman N.T.”

Donc, en lisant entre les lignes, on peut soupçonner que lorsqu'on a découvert que Bernard Gaston n'avait que 17 ans lorsqu'il s'est enrôlé (son formulaire d'enrôlement indique clairement qu'il fut né en 1923, un fait qui est répété dans son carnet de paie, cependant, les registres paroissiaux ainsi qu'une déclaration de sa mère donne 1925 comme l'année de sa naissance), on l'a simplement envoyé à la maison pour attendre un autre anniversaire et que pour des raisons officielles, on l'a déclaré Absent sans Permission (Away Without Leave).

Quoiqu'il en soit, sa seconde formation se passa bien.  On lui accorda une permission d'embarquement du 18 au 22 juin et il semble avoir pris une journée additionnelle, action qui lui mérita une amende ainsi qu'une journée confinée aux baraques.  Cependant, le 30 juin on le déclara apte à entreprendre un service actif outremer.  Il s'embarqua pour la France le 31 août, 1944 et y arriva le 1er septembre.  Jusqu'au 6 septembre, 1944 il était rattaché au Régiment de Montmagny, mais à partir du 7 septembre, 1994, il était intégré aux rangs du Fusiliers du Mont-Royal.

Bernard Gaston Pilon s'est mérité plusieurs promotion sur le champ, la première étant accordé le 26 octobre lorsqu'on le nomma caporal provisoire et le 26 janvier, 1945, caporal.  Le 5 mars, 1945 on le nomma sergent provisoire et à sa mort le 30 mars, 1945 on lui avait accordé le rang de sergent.

Presque trois mois après l'arrivée de Bernard Gaston Pilon en Europe, le 22 novembre, 1944, ses parents avaient reçu une tragique nouvelle : on avait rapporté leur fils comme manquant en bataille (lisez le texte du message).  Mais le lendemain, un autre télégramme leur annonça qu'il y avait eu une erreur et que leur fils était bien sain et sauf (lisez le texte du message).  On ne peut qu'imaginer leur soulagement, mais le temps entre ces messages a dû être des plus pénibles.

Malheureusement pour les parents de Bernard Gaston, le rêve de revoir leur jeune fils ne se réalisa pas.  Selon sa fiche médicale, le 30 mars, 1945, Bernard Gaston Pilon fut atteint par des fragments d'obus à la tête, son tibia gauche fut fracturé et il avait des blessures à la cuisse gauche et à la main droite.  A 13 h 30 on tenta de le réveiller, mais il ne réagissait pas.  A 14 h 15 on l'évacua au BCCS où il arriva mort à 15 h 20.  Il n'avait que 19 ans (lisez le télégramme envoyé à ses parents les informant du décès de leur fils, une lettre de l'Adjudant Général exprimant ses sympathies, une lettre du Directeur des Records offrant quelques détails sur la mort de leur fils).

Dans une lettre envoyée à Mme Émilie Pilon en date du 26 mai, 1945, le Colonel C.L. Laurent indiqua que "le Sergent Bernard Gaston Pilon a été enterré dans le cimetière temporaire de Bedburg, Allemagne."  En temps de guerre on enterre les soldats morts prêt du lieu où ils décèdent.  Dans une autre lettre adressée à Mme Pilon et datée du 28 janvier 1948, le Directeur Suppléant des Archives des Services de Guerre indique que la dépouille de Bernard Gaston Pilon avait été réinhumée dans la tombe 9, rangée B, lot 11 du cimetière militaire canadien de Groesbeeck en Hollande.  Au pied de la pierre qui marque ce dernier lieu de repos sont inscrites les paroles suivantes : "Parti mais pas oublié".  Gardons toujours le souvenir de ce jeune homme.

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