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SI
LES PIERRES POUVAIENT PARLER
Petite histoire de pierre tombale
par
Robert
M. Pilon |
Pierre tombale érigée en octobre 2000
après entente entre les propriétaires Carrière et
Pariseau et l'aide de Robert M. Pilon
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John Cannon (né en 1863) et son épouse Mary (née
Rochon en 1865 à Grenville ?, Québec) furent les premiers
propriétaires du lot 3708 au Cimetière Notre-Dame d'Ottawa.
Ils achetèrent ce lot par contrat le 27 septembre 1918 au coût
de $50.00 avec un dépôt de $25.00 et le 19 septembre 1918
un solde de $25.00 avec mention spéciale de $4.00 sur la fosse 441
où ils avaient fait enterrer (1917 leur fils Harry Cannon,
mort à l'âge de 21 ans (1896 - 1917) dû à un
renversement de bouilloire de train à son lieu de travail.
Dix ans plus tard John Cannon décéda et fut enterré
près de son fils le 2 juillet 1927. Il avait 64 ans.
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Mary Cannon (née Rochon) devenue veuve et unique héritière
au décès de John Cannon. Mary (Marie) était la soeur
de Edouard Rochon (1862 - 1922 ) époux de Émérilda
"Marilda" Francoeur mariés le 9 juillet 1899 à la Basilique
Cathédrale Notre-Dame d'Ottawa et résidents de la Basse-Ville.
Elle légua par testament le 5 juillet 1932 le lot #3708 à
Fleur-de-Mai Rochon dont John et elle étaient les parrains.
Elle fut enterrée près de son époux et son fils le
11 août 1939.
Photo de Mary Cannon entourée de
neveux et nièces Pilon, g-d: 2e Noëlla, Irène, Laurent,
Annette, 1er Lucille, Robert, enfants de Fleur-de-Mai (sa filleule) et
de Léo Pilon, 1931 (?) |
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Fleur-de-Mai Rochon, fille aînée de "Marilda" et
d'Edouard Rochon naquit en 1901 dans la Basse-Ville d'Ottawa. Son
père, bucheron et postier, louait des chaloupes près des
ponts verts sur la rivière Rideau pendant la saison estivale et
durant l'hiver y montait une patinoire où Fleur-de-Mai se fit remarquer
pour son talent de patineuse de fantaisie.
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Fleur-de-Mai épousa Léo Pilon à la Cathédrale
Notre-Dame d'Ottawa le 30 novembre 1919. Ils eurent de nombreux enfants:
Annette (1920- 1997), Lucille (1922), Laurent (1923-1938 ),
Jeanne "Irène" (1924 ) , Noëlla (1926 - 1990
), Robert (1931 ), Jean (1932) et demeurèrent
sur la rue Louisa ainsi que sur la rue Booth près des chutes Chaudières
dans les plaines Le Breton "Lebreton Flats" toujours dans la
paroisse St-Jean-Baptiste. |
Léo et Fleur de Mai
près de la rivière Rideau |
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C'est là, dans les chutes Chaudière, que Laurent, premier
fils, jeune garçon de 15 ans se noya en sautant sur les billots
de bois laissées par les draveurs près du rivage tumultueux
de la Chaudière. C'était le 4 juillet 1938. Il
venait à peine de commencer des vacances d'été bien
méritées après avoir réussi ses examens "d'Entrance".
Ce fut une dure épreuve pour toute la famille qui ne s'en est
jamais rétablie. Maladif, espiègle, généreux
et délicat il avait gagné tous les coeurs. Il
fut enterré dans le demi-lot 3979 et relevé par après
en octobre 1938 pour être enterré dans le lot familial #3708.
Son nom fut inscrit à l'endos de la pierre tombale existante, fragile
et poreuse, et fut vite presque illisible par les ravages du temps.
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Laurent: Un deuil tragique et inoubliable |
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Léo et Fleur-de-Mai subirent un choc émotif tellement sérieux
que ce décès mit fin à des relations de couple bien
tendues depuis des années. Léo a passé 36 heures
au bord de la rivière fredonnant un cantique religieux " C'est le
mois de Marie ", attendant le repêchage par les scaphandriers du
corps de son fils aîné Laurent. Émotivement et psychiquement
brisé, n'en pouvant plus, il quitta la famille tout aussitôt
pour ne plus jamais être revu. Pourtant, il avait tenté
de venir en aide financièrement à la famille mais en vain.
On apprit la nouvelle de son décès à Montréal
le 10 mai 1970. Fleur-de-Mai, maman maladive et dépressive depuis
des années a pris soin des enfants comme elle a pu avec un courage
extraordinaire et tout-à-fait exemplaire.
Les enfants ayant grandis, Fleur-de-Mai, maintenant seule, légua
à son tour le lot #3798 à deux de ses filles: Lucille,
née le 20 mars 1922 et mariée à Maurice Carrière
le 5 mars 1941 et à Noëlla, née le 21 décembre
1926 et mariée à Roméo Pariseau le 17 octobre 1942.
Le lot # 3708 fut donc divisé en deux demi-lots portant les identifications
# 3708 nord (Lucille et Maurice Carrière) et # 3708 sud (Noëlla
Pariseau).
Fleur-de-Mai au centre de santé et des héritières
des lots: Noella(g) et Lucille(d) |
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C'est le 14 septembre 1965 que décédait Roméo
Pariseau ( 1917 - 1965 ) souffrant de schizophrénie avancée
laissant sa jeune veuve Noëlla, l'épouse qu'il avait tant aimée
ainsi que son enfant unique Robert. Il fut enterré au demi-lot
# 3708 sud le 17 septembre de la même année. |
Noëlla et Roméo: deux pigions...s'aimaient d'amour tendre... |
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Le 10 mars 1983 Fleur-de-Mai Rochon-Pilon (1901 - 1983) s'éteignit
à 82 ans au Centre de Santé St-Henri à Montréal
où Lucille pendant de nombreuses années prit soin d'elle
à l'occasion de visites hebdomadaires et même plusieurs fois
la semaine. Le corps de Fleur-de-Mai fut transportée à
Ottawa où elle avait vécu la majeure partie de sa vie et
enterré au Cimetière Notre-Dame, le 14 mars 1983, rejoignant
ainsi le fils tant aimé et dont elle n'avait jamais accepté
la mort si tragique.
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Noëlla Pilon-Pariseau (1926 - 1990) la plus jeune
des filles Pilon vint rejoindre son Roméo au cimetière
Notre-Dame d'Ottawa le 21 juillet 1990. Elle avait 63 ans.
Une femme pleine de vitalité, toujours très joviale et d'une
générosité sans borne. Elle fut dûrement éprouvée
pendant les derniers 15 ans de sa vie où des suites d'une opération
au cerveau elle est restée paralysée et incapable de s'exprimer.
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SI LA PIERRE POUVAIT PARLER....
...elle raconterait comment Fleur-de-Mai Rochon-Pilon
a uni tout ce bon monde :
Cannon, Rochon-Cannon, Rochon-Pilon, Pilon, Pilon-Carrière et
Pilon-Pariseau et
qu'il y manque le nom et la tendresse de
La chère Grand'maman "Marilda" Rochon...
...elle qui a su réchauffer tous les coeurs par sa générosité
et son grand amour.
Elle est là, tout près, dans un lot voisin,
celui des Rochon,
prête encore à réconforter et stimuler les enfants
et petits-enfants
qu'elle accompagne et qu'elle aime tous les jours même celles
et ceux
qui n'auront pas eu le bonheur de la connaître.
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Merci grand'maman Rochon
et Maman Fleur-de-Mai.
Robert
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