L/Bombadier Philippe Pilon
Artillerie royale canadienne
D13088
05/3/1913 - 08/8/1944

Royal Canadian Artillery



Philippe Pilon est venu au monde à Springfield, au Massachusetts, États-Unis, en 1913. Il était bilingue, mesurait 5 pieds 8 pouces et 3/4 et pesait 145 livres.  Lors de son inscription il donna Beloeil (Beloeilville sur le document), communauté à moins de 20 kilomètres à l'est de Montréal, comme son lieu de résidence.  Il indiqua qu'il travaillait dans l'industrie des munitions.  En s'enrôlant, le 10 novembre, 1941, il fut rattaché à la 75ième Batterie de l'Artillerie royal canadienne.  À 29 ans, il était probablement parmi les plus vieux des recrus, ce qui a sans doutes été une source de plaisanterie pour plusieurs, mais peut-être de comfort pour d'autres.

La majeure partie de son entraînement eut lieu à Petawawa sur la rivière des Outaouais et à Valcartier près de la ville de Québec avant qu'il ne se rende à Debert en Nouvelle-Écosse.  En novembre 1942, il s'absenta sans permission pendant 25 jours et il passa éventuellement devant la justice militaire.  Avait-il remis en question son enrôlement dans l'armée, ou avait-il d'autres raisons pour ne pas se présenter pendant si longtemps?  Quoiqu'il en soit, sa performance fut jugée plus qu'acceptable puisqu'on l'a promu au rang de "Lance Bombardier" en avril 1943 pendant qu'il était encore en Nouvelle-Écosse.  Cela nous porte à croire qu'on l'appréciait.  Il retourna à Petawawa en mai 1943 pour poursuivre son entraînement. 

Il porta le regard pour une dernière fois sur les plages de son pays  le 26 août, 1943, arrivant au Royaume-Uni le 1er septembre suivant (le même jour que son frère cadet Gerard Russell Eddy qui avait quitté Halifax deux jours plus tard).  Le 5 juillet, 1944, il s'embarqua pour la France, y arrivant le lendemain.  À son arrivée sur la terre de ses ancêtres, il fut rattaché au 4ième Régiment moyen de l'Artillerie royale canadienne.  Le 8 août, 1944, il fut tué par l'ennemi.  Cette date a vu le début de l'Opération Totalize qui avait comme objectif l'encerclement de l'armée allemande qui s'était réfugiée dans la "pochette de Falaise".  Coïncidence dure, c'est le même jour que son frère Gerard Russell Eddy fut blessé par un fragment d'obus à la région de la tempe gauche.  Un troisième frère, le Sergent Jean-Paul Pilon, portait l'uniforme du Royal 22e Régiment.  Le 8 août, 1944 était donc une journée d'horreur pour les Pilons du Massachusetts et pour la pauvre veuve Amanda Pilon qui attendait sans doute nerveusement toutes nouvelles de ses vaillants fils dans son appartement de l'avenue Jeanne d'Arc à Montréal.

Pour l'instant, nous ignorons les circonstances exactes du décès de Philippe Pilon.  Cependant, une note datée le 8 avril, 1945 qui tentait de faire le point sur le manque d'effets personnels de ce soldat, mentionna que le camion dans lequel voyageait Philippe Pilon avait été incendié par une bombe, détruisant ainsi toutes les possessions qu'il aurait pu avoir avec lui.  Il vaut la peine de mentionner qu'au tout début de l'Opération Totalize, la Force aérienne de l'armée américaine envoya ses bombardiers prêter main forte aux forces canadiennes.  Apparemment, plus d'une vingtaine de bombardiers lâchèrent leur bombes avant d'avoir atteint leurs cibles, frappant et tuant ainsi bon nombre de soldats alliés.  Est-ce que Philippe fut victime de ce "feu amical"?

On enterra Philippe Pilon d'abord dans le Cimetière militaire canadien à Mondeville en banlieue de Caen.  Plus tard, sa dépouille fut transportée au Cimetière militaire canadien de Bretteville-sur-Laize (tombe 12, rangée H, lot 10) pour son repos final.  Il avait 31 ans.


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